Conversation 2015
L’ombre des routes n’est pas ce cri maudit.
Elle frappe, cogne, telle une rengaine amère au fond du corps,
tord la main et encore.
Le corps est gourd et se démène, la bête est là,
il faut l’adorer pour la saisir.
La route enfin, encore et toujours, toujours les noirs inconnus âpres messagers
à tisonner les chairs à vif de blessures écarlates ;
alors le cœur grimace, mais reste intact.
Un jour le peuple gaulois crie : il ne veut pas, il n’en veut pas !
Crucifier celui qui transgresse les lois de pierre, est mauvaise fille celle qui n’est pas mère à la manière de sa mère,
même pas épouse devant les cardinaux ; piètre fils celui qui déshonore et s’acoquine sans pudeur à un même que lui.
Les acharnés s’acharnent à perdre toute raison, piétinant les beautés de ces âmes complices étreintes de l’amour que donne l’être cher.
Une loi et voilà que des bonheurs secrets aux voiles encombrants, vont unir leur fierté d’être ce qu’ils doivent être,
les bras ouverts et le regard franc,
ils marchent leur destin et font honneur à l’immense diversité de la riche nature.
De ces chemins d’argile qui sont le lot de tous : conquérir l’autre n’est pas affaire de genre.
Les ardentes épines et les joyeux festins sont aveugles à tous ces commentaires qui voudraient faire croire que bâtir des racines est le droit de certains et noires infortunes pour celui qui fait autre.
Chers amis, aimons le chant de la Nature, les fauvettes de mai et les feuillages denses, l’Erithacus rubecula et ses trilles scatées, chers amis avançons de ce pas toujours et encore, unis de nos seules forces, vers de belles conquêtes.